Récemment un livre vient d'être publié par Liv'Editions du Faouët. Il s'agit de la Voix de l'Argoat. Son auteur kergristois s'est éteint il y a dix ans, après avoir connu bien des métiers toute sa vie. Cafetier, coiffeur, conducteur de car, brocanteur, Frédéric Le Bonhomme n'en a pas moins couché en vers de sa plume l'authentique émotion de son existence. Pour notre bulletin communal, Martine Connan, Laurent Le Corre et Roland Le Cam sont allés se promener dans les rimes de Frédéric...
Nous sommes reçus par Arlette et Clément ses enfants, qui en hommage à leur père ont décidé de faire paraître cet ouvrage posthume. Le café du bourg est encore meublé d'un décor rustique, derrière le bar vide nous imaginons encore une fois la prestance de ce bistrotier atypique. Peu à peu Clément, Arlette nous racontent. La voix de Frédéric nous arrive par leur intermédiaire, la voix de l'argoat...
Frédéric est né en 1911 dans cette maison où il a vécu toute sa vie. Petit, trop petit comme tant d'enfants en ce début de siècle, il voit l'image de son père s'effacer à jamais sur un champ de bataille de la grande guerre. Frédéric grandit dans cette absence paternelle qui le marquera profondément. Il réussit bien à l'école, passe son certificat d'études, puis il abandonne l'école, lui qui aurait tant voulu devenir avocat. Frédéric ne va pas pour autant mettre un terme à sa quête de culture, car c'est seul et de son propre gré qu'il va s'attacher à lire les grands auteurs...
Une passion naît. Celle de lire, celle d'écrire. Frédéric découvre le pouvoir et la magie des mots, il ne s'en lasse pas et n'abandonnera jamais cette quête littéraire. Arlette, sa fille, nous avoue que la maman de Frédéric devait tout de même y être pour quelque chose. A l'époque, elle avait déjà le brevet des collèges et elle a tout fait pour que ses enfants accèdent au plaisir d'étudier...
En 1944 Frédéric, reprend le bistrot-commerce de sa mère avec Maria qu'il a épousé neuf ans plus tôt. Peut-être parce qu'il faut s'adapter et savoir innover dans le commerce, Frédéric et Maria effectuent une formation de coiffeurs à Saint-Brieuc. Mais le peigne ne retient pas longtemps Frédéric dans son salon et, s'il aide volontiers son épouse en cas d'affluence, Frédéric a besoin de grand air, de nature, de contact avec les éléments.
Toujours la fibre du commerce dans l'âme, Frédéric arpente la campagne, vend et achète du bétail. Chaque instant est propice à la prise de note, à !'écriture de quelques pensées. Un carnet est toujours à portée de main pour recueillir l'émotion...
L'Abbé Job L., autre personnage emblématique de Kergrist-Moëlou et passionné de culture, publie des textes de Frédéric dans le bulletin paroissial. Certains poèmes sont lus en public, comme cet hommage à son ami Louis Le G. décédé àla fin de la guerre, ou le " Onze Novembre Sacré ". Les vers de Frédéric émeuvent le Kergristois...
La dernière maison au toit de chaume du bourg inspire Frédéric. Ses vers sont primés. Il reçoit la première mention au Grand prix de Bretagne aux jeux floraux de Tréguier en 1967 et obtient une médaille. Inéluctablement, des années plus tard, cette chaumière qui se situait sur la route qui monte aux quatre vents, disparaît en 1994 sous le poids des ans.
Que j'aime à
te revoir, ô petite chaumière
Abritée comme un nid dans
le flanc du coteau
Vestige du vieux temps, tu es bien la dernière
Qui
a su conserver ton antique manteau.
(La dernière chaumière, 1961)
Frédéric Le B. puise sa source dans ses lectures mais aussi dans les relations humaines qu'il entretient plus que jamais lorsqu'il crée, au début des années 50, sa salle de danse : L'Oiseau Bleu. Mariages, bals, l'essence de la vie kergristoise au bourg bouillonne dans son commerce.
Ses amis Raymond Le D. et Yves L. , sont de toutes les parties. Ainsi, la fine équipe décide de créer pour un soir seulement à L'Oiseau Bleu une soirée cabaret intitulé " Le Grenier de Kergrist ", clin d'il à l'émission de variétés le " Grenier de Montmartre "... Chacun y va de son texte, de sa chanson, le bourg exulte ! D'ailleurs, demandez à ceux qui y étaient, ils en rient encore et applaudissent cette initiative que Frédéric avait fait naître sous j'égide du Comité des fêtes.
Frédéric sentit " dans les années Formica " venir une nouvelle orientation pour son commerce qui sera désormais un Bar-Brocante. Il va par monts et par vaux dénicher les coffres devenus clapiers, pendules et vaisseliers que l'on remise au poulailler et se créer ainsi une nouvelle activité commerciale...
Publication des textes dans le bulletin d'information communal avec l'aimable autorisation de la famille.
Kergrist-Moëlou 1920-1930 :
Michel est né en 1919. Son père était sabotier. Il suivra les traces de celui-ci jusqu'à l'âge de 25 ans. A cet âge, il devra partir car le métier de sabotier disparaissait. Michel m'a raconté que son père travaillait dans une hutte à l'endroit même où était coupé le bois...
Les amis de la Chapelle de l'Isle :
II ne reste plus de cette chapelle que les murs délabrés et décrépis qui eux aussi s'écroulent petit à petit et sont envahis par le lierre, la mousse. A l'intérieur se trouve un grand autel tout en pierre solidement construit. Il y a encore dans les murs la forme de...
Pomme, cidre, lambig...! :
Ur bannac'h lambig ? Tu prendras bien une petite goutte...,un mik,... T'auras une rincette, un pousse-café,... du lagoutte ? Cette proposition vient souvent clore nos repas de famille, nos réunions amicales. Yec'hed mad ! Nous trinquons volontiers avec cet alcool local...
Germaine LE YOUDEC :
Quatre-vingt-quatorze printemps révolus depuis octobre dernier. Germaine n'est pas sortie de sa maison de Saint-Coudan depuis bien longtemps. Martine Connan, Albert Moudic et Roland Le Cam sont allés lui rendre visite. Un peu surprise, mais heureuse...
Du levain au pain :
Une soirée de décembre Hélène L. nous a ouvert sa porte. Un soir d'hiver, peu avant Noël, nous avons passé un long moment avec elle, lui demandant sans cesse de faire resurgir de sa mémoire le passé de sa boulangerie. Une soirée pour évoquer en toute simplicité...
Les rimes de Frédéric :
écemment un livre vient d'être publié par Liv'Editions du Faouët. Il s'agit de la Voix de l'Argoat. Son auteur kergristois s'est éteint il y a dix ans, après avoir connu bien des métiers toute sa vie. Cafetier, coiffeur, conducteur de car, brocanteur, Frédéric Le Bonhomme...
Vivre à Kergrist-Moëlou :
Notre commune a vu ces dernières années s'installer de nombreuses familles à Kergrist-Moëlou. Souvent venues de zones urbaines, voire d'autres pays, ces familles contribuent à entretenir une certaine vitalité dans la commune. L'exode rural de la seconde moitié du XXème Siècle...
Mémoire d'école :
Cette année (2005), l'école de Kergrist-Moëlou a fêté ses cent ans. A cette occasion Martine THOMAS-HENAFF a réalisé un travail très intéressant de recherches dans le passé scolaire de notre commune. Mémoire d'école en est un résumé que Martine a réalisé...
La boucherie de Raymond :
Raymond était né en 1922 à Chevreuse dans les Yvelines, et venait régulièrement chez sa tante dans la région. Antoinette et Raymond se sont rencontrés à Toulazen lors d'une fête suivant un battage, comme on faisait en ce temps-là...
Job MOUDIC, lutteur :
Décembre 2006, nous bavardons près de la cheminée chez Martine. Albert nous évoque ses souvenirs d'enfance et la mémoire de son frère Job. Sandrine nous parle de son grand-père dans la petite maison de Keravel...
Rencontre avec Nin'Kozh :
Joseph LE BIHAN est né à Kergrist-Moëlou alors que la Première Guerre Mondiale n'était pas encore déclarée. Joseph, doyen des hommes de la commune, plus connu sous le nom de NIN'KOZH ("Le Vieux" en breton) nous a ouvert le livre de sa vie...