Origines de Kergrist-Moëlou et principaux évènements historiques
Les origines de la paroisse et de la commune de Kergrist-Moëlou sont incertaines. Plusieurs thèses existent quant à leur formation et au nom même de ce bout de terre d'Argoat.
Nichées en plein cur de la péninsule bretonne en Basse Bretagne (moitié ouest de la région toujours bretonnante) et sur le versant sud de l'extrémité orientale des Monts d'Arrée, les terres qui forment aujourd'hui la commune de Kergrist-Moëlou étaient à l'époque gallo-romaine situées à proximité de la jonction entre la principale voie de communication romaine qui menait alors de Condate (Rennes) à Vorgium (Carhaix-Plouguer) et de la voie qui reliait Alet (Saint-Servan) et Fanum Mortis (Corseul) à Vorgium.
La découverte de vestiges gallo-romains (fondations de villas et de divers habitats, levées de terres, restes de tuiles, briques, céramiques, chemins et voies,...) témoignent de l'occupation humaine de cette époque.
A proximité du village de Crec'h-Moëlou ou Colline de Moëlou, dont le site culmine à 303 m, s'élevait un vaste poste fortifié peut-être romain. Fait d'un ensemble de roches et de retranchements naturels ou artificiels, il permettait aux observateurs de dominer et de surveiller toute la contrée. En 1870 furent trouvées des haches armoricaines remontant à l'âge de bronze.
La paroisse de Kergrist-Moëlou doit certainement sa création au démembrement de celle de Plounévez-Quintin qui, elle même, s'est constituée au détriment de l'ancienne paroisse primitive de Plouguernével. Jusqu'au 17ème siècle, elle n'est connue que sous le seul nom de "Moëlou". Les origines possibles de ce toponyme sont multiples.
Ainsi, pour certains auteurs locaux et historiens, il trouverait ses origines dans le terme breton tiré du gaulois "moel" utilisé pour désigner une butte dénudée. Cette thèse est parfois contestée dans la mesure où cette région était dans le passé réputée pour l'importance et la variété de ses bois qui formaient la vaste Forêt de Moëlou, propriété de la Seigneurie de Rostrenen [ La légende de Saint-Yves ].
Ce même terme orthographié "moel" ou "moal" est également utilisé pour désigner des personnes chauves ou tonsurées. Si telle est l'origine du nom de la commune, elle témoignerait de l'existence probable dans cette région de gens d'église, peut-être de moines. Ainsi, le village de Moustermeur (Grand Monastère) aurait été le lieu d'édification d'un vaste monument religieux depuis longtemps disparu.
La présence de bois en quantité et en qualité est à l'origine d'une autre explication, peut-être la plus probable. En effet, là se serait développé un centre de fabrication de moyeux ("moell", pluriel "moellou" en langue bretonne).
De nombreux villages de la commune portent encore aujourd'hui un nom qui intègre ce toponyme: Crec'h Moëlou (la Colline de Moëlou), Coat Moëlou (le Bois de Moëlou), Ker Moëlou (le Village de Moëlou), Koz Iliz Moëlou (La Vieille Eglise de Moëlou aujourd'hui Saint-Lubin), Pors Moëlou (la Cour de Moëlou aujourd'hui rattaché à la commune de Rostrenen).
La plupart de ces lieux habités sont situés en bordure du massif forestier qui encore de nos jours, et même s'il a beaucoup évolué au fil des siècles, caractérise la moitié nord de la commune située sur le massif granitique de Quintin-Duault, la partie sud étant, quant à elle, positionnée dans le bassin schisteux de Chateaulin-Corlay.
Ce n'est que dans le courant du 17ème siècle qu'apparaît la toponymie complète de Kergrist-Moëlou. Kergrist ou "Village du Christ" est un nom répandu en Bretagne. Il serait lié à l'implantation, vers le milieu du 12ème siècle, de moines templiers ou d'Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Des toponymes comme "Croix Madeleine" ou "l'Hôpital" témoigneraient de l'existence d'anciennes maladreries tenues par ces hommes d'église.
Principaux événements répertoriés depuis le 14ème siècle | ||
1368 | La paroisse de Moëlou dépend du diocèse de QUIMPER. |
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1483 | Le chef-lieu de la paroisse est transféré de Koz Ilis (Saint-Lubin) à Moëlou. Cette même année, la Chapelle de Rostrenen, située sur le territoire de Moëlou, est érigée en église collégiale. La paroisse de Moëlou en devient la trêve. | |
1550 | Le 4 juillet débute le chantier de construction de l'Église Notre Dame. | |
1554 | Fin du chantier de construction de l'église et début de celui du clocher. |
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1578 | Élévation du calvaire. | |
1592 | Le Jeudi de Pâques, grand rassemblement de Ligueurs. | |
1606 | Selon l'Inventaire des arrêts et décrets sous le Roi Henri IV : Arrêt du 12 août 1606 faisant remise de deux années d'impôts aux habitants de Kergrist-Moëlou, décimés par l'épidémie, réduits à une extrême misère et "sy affligez que, aussy tost qu'ilz s'écartent de leurs maisons, ilz sont raviz par les loups dont toute la contrée est remplie ". Source : Inventaire des arrêts et décrets sous le Roi HENRI IV, B.N. | |
1653 | La paroisse de Moëlou reçoit la visite pour la première fois du Père Maunoir | |
1659 | Seconde et dernière visite du Père Maunoir | |
1670 | Moëlou devient Kergrist-Moëlou. | |
1675 | Le 20 juillet, lors de la Révolte du papier timbré, les vassaux de la Seigneurie locale de la Salle firent signer un contrat notarié réglementant les rentes et abolissant les corvées à leur maître au Manoir de la Salle. | |
1790 | Élection de la première municipalité de la Commune. |
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1793 | Destruction du calvaire par les révolutionnaires. | |
1799 | En juillet, les Chouans de Debar font une incursion dans la commune. Ils y reviendront en décembre pour y cantonner plusieurs semaines. |
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1823 | Les enclaves de Kerbescont et de Campostal sont cédées à la Commune de Rostrenen. | |
1867 | Restauration de l'église et du calvaire (fin des travaux en 1873). |
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1871 | Réalisation des peintures du plafond de l'église. |
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1914 | Au cours de la Première Guerre Mondiale, 116 hommes de Kergrist-Moëlou périrent sur les champs de batailles ou des suites des combats. | |
1929 | Arrivée de l'électricité dans la Commune. Quelques foyers sont équipés dans le bourg. | |
1943 | Un groupe de résistants fait sauter un poste d'observation de l'armée allemande à Kergrist-Moëlou. |
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1944 | Le 5 février 1944, une forteresse volante américaine, au retour d'un bombardement de la base aérienne de Bordeaux-Mérignac et touchée par les tirs de deux avions de chasse allemands, s'écrase à proximité des village de Petit Paris et de Kermorou sur le chemin de retour vers l'Angleterre. | |
1944 | Le 18 mai, 16 hommes sont arrêtés par l'armée allemande. |
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1944 |
Le 14 juillet 1944, la 2ème Compagnie FTP Bataillon Koënig du Commandant "Icare" défile dans le bourg de Kergrist-Moëlou alors que les Allemands se trouvent toujours à 10 km de là, à Rostrenen. | |
1944 | Le 4 août, des coups de feu sont tirés par des résistants de la F.F.I., sans les atteindre, sur des soldats allemands au carrefour des Quatre Routes (croisement de la route de Rostrenen à Kergrist-Moëlou avec la route de Plouvénez-Quintin à Maël-Carhaix). | |
1939 1945 | Durant les 5 années qui dura la Seconde Guerre Mondiale, 8 kergristois payèrent de leur vie la libération de la France. | |
1970 | Toute la partie méridionale de la Commune est cédée à Rostrenen. |
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1987 | Tempête en Bretagne. Les habitants de la Commune sont durement touchés. Plusieurs ifs du placître, symboles de la commune, sont abattus par la force des vents. Une partie du bois servira à la fabrication d'un nouvel autel pour l'Eglise Notre Dame. |
NOUVEAU Les Officiers publics, Agents municipaux et Maires successifs de Kergrist-Moëlou (liste imcomplète, dates en partie approximatives, en cours de construction) :
Pierre MORVAN, Officier public (1794...), François MARIE (?), Agent municipal (...1796...), Jean LEFPEC (?), Agent municipal (...1800), François DONNIOU (1800 à 1807), Joseph GUILLERM (1808 à 1918), Pierre LE MINTER (1818 à 1830), François Marie LOYER (1830 à 1831), Pierre CONAN (1831 à 1848), Jean René Marie LE HUEROU (1848 à 1861), François Marie ROT (1861 à 1871), Yves Marie LHUEROU (1871 à 1878), Jean LOYER (1878 à 1908), François LE BIHAN (1908 à 1912), Yves LE BORGNE (1912...), Guillaume LE CAROFF (1944-1970), Théophile JEGOU (1970 à 1971), Louis LE NAGARD (1972....), Jean-Yves LE PENNEC (1981 à 1989), Alain JEGOU (1989-2001), Martine CONNAN (2001 à 2020), Alain CUPCIC (2020, mandat en cours).
Saint-Yves (13ème siècle) :
Saint-Yves, de son vrai nom Yves HELORY, naquit à Minihy-Tréguier (Côtes d'Armor) au Manoir de Kermartin le 13 octobre 1253 (mort le 19 mai 1303, canonisé le 19 mai 1347 par le Pape Clément VI)...
Les Ligueurs (16ème siècle) :
Lorsque le roi Louis XII signa en 1499 le traité d'union entre la Bretagne et la France la veille de son mariage avec Anne de Bretagne, le peuple armoricain, fatigué d'une longue guerre, consentit à accepter le roi pour seigneur...
Le Père Maunoir (1606-1683) :
Julien MAUNOIR (An Tad Mad, "Le Bon Père") est né en 1606 près de Fougères. Nommé professeur au Collège des jésuites de Quimper en 1630, il fréquentait souvent la Chapelle de Ti Mamm Doué ("La maison de la Mère de Dieu") proche de la ville...
Le Papier timbré (17ème siècle) :
Déjà pressurés par Colbert, Ministre du Roi Louis XIV et confrontés à la chute des cours des produits agricoles, les bretons se voient imposer en 1675 le payement du Papier Timbré, le monopole des tabacs et la taxe sur la vaisselle d'étain...
Terrible Guerre 14-18 :
Au cours de la Première Guerre Mondiale, 116 hommes de Kergrist-Moëlou (plus de 5% de la population !) périrent sur les champs de batailles ou des suites des combats. La commune, comme toutes les communes de Bretagne, paya ainsi un très lourd tribut à l'effort de guerre français...
La Forteresse volante (janvier 1944) :
Presque chaque nuit, des vagues de bombardiers survolaient notre région et l'on entendait les déflagrations des bombes, les salves de la Flack allemande et on voyait, vers le sud, en direction de Lorient, le ciel s'enflammer de lueurs d'incendies...