Nouveauté : Extraits du journal Ouest-Eclair qui concernent Kergrist-Moëlou
L'Ouest-Éclair est un ancien quotidien régional français publié de 1899 à 1944 à Rennes avec un rayonnement sur tout l'Ouest de la France (Bretagne, Normandie, Anjou, Maine et Poitou).
Il a até créé par deux Bretons : l'abbé Félix Trochu, prêtre en Ille-et-Vilaine, et Emmanuel Desgrées du Loû, avocat d'origine vannetaise installé à Brest.
L'Ouest-Éclair a été remplacé par Ouest-France à la Libération.
Source : https://gallica.bnf.fr/
L'ensemble des extraits ci-dessous, qui font généralament référence à des faits divers, tendent à démontrer que la vie quotidienne des habitants de Kergrist-Moëlou était très régulièrement marquée d'évènements plus ou moins graves pour leurs auteurs et victimes (vols, agressions, crimes...) et en tout-cas plus fréquents qu'aujourd'hui...
25/10/1889 : Vol qualifié et tentative d'assassinat. La cour d'assises des Côtes-du-Nord, dans son audience d'aujourd'hui, a condamné à vingt ans de travaux forcés et à six ans d'interdiction de séjour François-Marie GUIHO, âgé de 21 ans, ancien pensionnaire de la colonie pénitentiaire de Saint Ilan. L'accuse avait, une première fois, le 20 avril dernier, volé avec effraction une somme de 55 francs au préjudice du sieur François HERVE, du village de St-Coudan en Kergrist-Moellou.
Mis en goût par cette bonne aubaine, il voulut recommencer quatre jours après, dans la commune de Saint-Nicodème, chez la femme Anne Marie MORVAN et sa mère. Les deux femmes étant présentes, il attendit un moment propice à la perpétuation du crime. Puis, fatigué d'attendre, il se résigna aux moyens violents et tira sur elles plusieurs coups de revolvers, les blessant assez grièvement. Affolées, les pauvres femmes purent néanmoins donner l'alarme et GUIHO fut arrêté.
Devant la cour, il a tout avoué ; mais, grâce à la piaidoierie de son défenseur, Me GOURLET, il a bénéficié des circonstances atténuantes. Lire...
31/01/1900 : Mérite agricole. Est nommé chevalier du mérite agricole, Mr Jean LOYER, conseiller général, maire de Kergrist-MoelIou, président du comice agricole de Rostrenen. Nombreuses récompenses dans les concours agricoles, 40 ans de pratique agricole. Lire...
14/02/1900 : Yves-Louis Le FOLL, 38 ans, né à Kergrist-Moëlou, arrondissement de Guingamp, journalier au Brugo en Canihuel, a été condamné à six mois de prison pour vol d'une montre. Lire...
08/04/1900 : Le Coguiec Yves, 41 ans, journalier, né à Kergrist-Moëlou, demeurant à Caninuel, a été condamné par défaut à 2 mois de prison pour ivresse. Lire...
26/11/1900 : Accident mortel. Lundi dernier, un jeune homme de 18 ans, nommé Joseph DANIEL, et habitant Kerdour en Kergrist-Moellou, voulant abattre un arbre et n'ayant pu se garer à temps, fut pris sous l'arbre qui l'écrasa. Relevé et transporté chez lui, le malheureux y est mort quelques heures après. Lire...
08/03/1902 : On signale le passage à Kergrist-Moëlou de M. Charles Le Goffic, notre écrivain et poète breton bien connu, qui parcourt en ce moment le pays pour étudier sur place nos calvaires bretons. Ses recherches feront probablement l'objet d'un nouvel ouvrage très original et des plus intéressants. Lire...
03/10/19002 : Accident de chasse à Kergrist-Moëlou le 2 octobre. M. Guillaume Bonniec, cultivateur à Paimpoul-Evain en Kergrist-Moëlou, travaillait dans un champ près de sa demeure, lorsque MM. Bata, rentier, et Léon, notaire et adjoint au maire de Rostrenen, qui chassaient en compagnie de M. Henry fils à quelque distance, escaladèrent un fossé pour venir lui causer. M. Léon posa son arme à plat sur le fossé. Par suite sans doute d'une brusque secousse, le coup partit et toute la charge vint atteindre M. Bonniec à la cuisse. Désolé de l'accident bien involontaire dont il venait d'être la cause, M. Léon, apres avoir prodigué ses soins au blessé et avoir aidé à le transporter à son domicile, s'est rendu en toute hâte à Rostrenen à la rechcrche de M. le docteur Boucher. Celui-ci, après examen de la blessure, a déclaré qu'elle serait sans suites graves. Lire...
18/11/1903 : Vol à l'accolade. Mr LORINGUET, de Kergrist-Moëlou, aurait été victime d'un vol à Paule. Ce vol aurait été commis dans des conditions assez bizarres car, si on en croit la chronique, ce serait une femme qui, en embrassant ce brave homme, en aurait profité pour lui "faire" son porte monnaie. Lire...
01/01/1904 : Visiteur nocturne. Mr Charles MOYSAN, cultivateur à Pennegous en Kergrist-Moëllou, venait de se coucher, lorsqu'il entendit du bruit près de sa porte. Des voleurs faisaient bientôt sauter les gonds de la porte et allaient pénétrer chez lui, lorsque, surpris dans leur opération par M. MOYSAN qui venait de se lever pour recevoir comme il convenait ces dangereux visiteurs, ils prirent la fuite. La maison de M. MOYSAN, située à 500 mètres de toute autre habitation, était bien choisie pour un cambriolage. Un individu de fort mauvaise réputation est soupçonné d'être l'un des auteurs de cette teutative criminelle. Lire...
21/02/1904 : Construction d'un groupe scolaire, 18 950 francs. Lire...
26/04/1904 : Voleur pris sur le fait. Le sieur... de Kergrist-Moëlou est, parait-il, un professionnel da vol. Toutefois, jusqu'à ce jour, il a réussi à dépister les limiers qui le guettaient et à ne pas se faire prendre. L... prit samedi le chemin de Carhaix pour vendre au marché une vache qu'il avait enlevée depuis quatre jours de l'étable d'un cultivateur de Trébrivan (Côtes-du-Nord). En route, il trouva des marchands et la vache fut vendue et payée dans un débit de la Croix-Neuve en la commune du Moustoir. Il fut entendu que la vache serait conduite jusqu'à Carhaix par le vendeur. Le propriétaire qui, depuis plusieurs jours, parcourait les marchés pour essayer de trouver l'animal, reconnut au champ de foire sa vache exposée et naturellement prévint la gendarmerie. Le marchand qui l'avait achetée en route donne le signalement de l'individu qni lui l'avait vendue, et il fut retrouvé. L..., se trouvant découvert, n'opposa d'ailleurs aucune dénégation. II rendit la somme perçue, soit 180 francs, et reconnu avoir volé, mardi dernier, la vache en question. Arrêté immédiatement, il fut écroué aussitôt à la prison de notre ville d'où il a été extrait lundi matin et dirigé sur Châteaulin ou il passera en correctionnelle. L... est marié et père de famille. Lire...
08/07/1904 : Assises des Côtes-du-Nord. Jean-François LE MOIGNE, âgé de 56 ans, cultivateur, domicilié à Kergrist-Moëlou, était trésorier de la fabrique de la paroisse de cette commune depuis six ans et, en cette qualité, comptable et gardien responsable des fonds et retenus de cette fabrique.
Le dimanche 3 avril 1901, M. Jérôme Corbel, président du conseil de fabrique, apprit par la rumeur publique que M. Le Moigne avait quitté le pays sans savoir au juste où il était allé. Deux jours après, à la foire de Rostrenen, il apprit que Le Moigne avait dû partir pour le Canada. M. Corbel s'empressa d'informer M. l'abbé Reguer, recteur de la paroisse.
M. Reguer et M. Corbel se rendirent aussitôt chez le Moigne. La femme de celui-ci leur déclara que son mari avait quitté la maison dans la nuit du 29 au 30 mars disant qu'il allait conduire jusqu'à Carnoët Locarn son fils qui devait partir pour le Canada.
Elle leur communiqua une lettre qu'elle avait reçue le 8 avri! de son mari et qui était datée de Saint-Malo. Par cette lettre, le prévenu annonçait à sa femme qu'il avait perdu une somme de 1.000 francs. appartenant à la fabrique, que le recteur porterait probablement plainte contre lui et que pour éviter des poursuites il se rendait avec son fils au Canada. Le Moigue ne lui avait laissé que 20 francs.
A la suite de la plainte portée par le recteur de Kergrist-Moëlou, Jean Le Moigne a été arrêté à Saint Pierre-et-Miquelon à bord du vapeur Malou sur lequel il s'était embarqué à Saint-Malo à destination du Canada.
Le Moigne avoue avoir détourné à son profit les fonds appartenant à la fabrique de Kergrist-Moëlou. Il déclare qu'il était trésorier depuis 3 ou 4 ans lorsqu'il a commencé à puiser dans la caisse pour ses besoins personnels et pour payer une partie de ses dettes et qu'avant son départ pour le Canada, il avait déjà dépensé tout l'argent de la fabrique. Il reconnaît que le montant de ses détournements s'élève bien au chiffre indiqué par le recteur, c'est-à-dire 3.396 francs.
L'accusé n'a jamais été condamné, il jouirait d'une bonne réputation, on le savait depuis quelque temps au-dessous de ses affaires. Quatre témoins ont été entendus : M. Le Fustec, maréchal des logis de gendarmerie, M. Le Reguer, recteur de la paroisse, M. Corbel, président du conseil de la fabrique et M. Conan, propriétaire à Kergrist Moëlou.
L'accusé a persisté dans son système de défense. M. Rioche, son défenseur, s'est borné à demander les circonstances atténuantes. Le jury a accordé les circonstances atténuantes et la Cour a prononcé une peine de deux ans d'emprisonnement et 300 francs d amende. Cette affaire étail la dernière de la session. Lire...
02/08/1904 : Un pendu. Vendredi dernier, on a trouvé dans une prairie, à 200 mètres du village de Coat-ar-Bars en Kergrist-Moëllou, le corps d'un nommé Louis GUILLOU du village de Moustermeur (également en Kergrist-Moëllou). La corde s'étant rompue, le cadavre du malheureux était étendu à terre. Lire...
28/10/1904 : Gouarec. Un cadavre dans le canal. Noyé accidentellement. Tombé dans le canal. Le 21 octobre, les gendarmes GUILLON et ROBIC étant en tournée le long du canal de Nantes à Brest, ont aperçu à deux kilomètres en amont de Gouarec un cadavre qui flottait à la surface. Ils s'approchèrent pour le retirer et, avec l'aide de léclusier LE BERRE, conduisirent le cadavre à l'écluse de Gouarec. Là, il fut reconnu par son beau-frère, Louis DONNIOU, pour être le nommé François-Marie LE DONNIOU, âgé de 49 ans, de Kergrist-Moëllou, marié et père de six enfants.
Le malheureux, dans un accès de fièvre chaude, était sorti dans sa barque le 20 octobre et l'on pense que brûlé par la fièvre, il a voulu se désaltérer dans le canal où il est tombé et a trouvé la mort. Lire...
12/02/1905 : Délits de chasse. Guillaume LE FLOCH, au Petit-Paris en Kergrist-Moêllou, est condamné à 50 francs d'amende par défaut. Lire...
05/05/1905 : Kergrist-Moellan. Vol. Hervé NOEL, journalier, a volé une vache au préjudice de M. LE GUYADER; 4 mois de prison. Lire...
24/06/1905 : Kergrist-Moellou. Vol. Jean-Louis CHARLES, 33 ans, a enlevé des crins de cheval au préjudice de plusieurs cultivateurs CHARLES est condamné à trois mois de prison. Lire...
07/07/1905 : Fête Nationale. A l'occasion de la fête nationale, les réjouissances suivantes seront organisées le dimanche 16 juillet : A 9 heures, distribution de pain aux indigents. A midi, banquet populaire; 1 fr. 50 c. par tête. A 1 h. et demi, course de chevaux; 1. au trot, 10 et 5 fr.; 2. au galop, 19 et 5 fr.. A 2 h., courses de bicyclettes: 1. cantonale, 8 et 4 fr.; 2. régionale, 10 et 5 fr. A 2 h. et demie, course pédestre, 3 courses, 15 fr. de prix. A 3 heures, jeu de la pierre, perche. A 4 heures, danses (foulards pour les jeunes filles). A 9 h., Bal. Lire...
22/10/1905 : Kergrist-Moélou. Jean LE FLECH, de Moustermeurr, a chassé sans permis et en temps prohibé, 100 francs d'amende. Lire...
21/11/1905 : Un homme dangeureux. Les jours derniers, un individu, qui semblait pris de boisson, se présenta chez Mme LE CLEZIOT, aubergiste. Il demanda quelle était la route conduisant à la gare de Rostrenen. On lui répondit qu'il s'était trompé de direction. L'ivrogne, croyant qu'on se moquait de lui, tira alors un couteau de sa poche et voulut en frapper Mme LE CLEZIOT qui appela les voisins à son secours.
Dans une maison voisine, le même individu avait menacé également de tuer une femme OLIVIER qui refusait de lui servir à boire. La gendarmerie de Rostrenen, avisée des faits, arrêta ce malfaiteur qui a été conduit à la maison d'arrêt de Guingamp. Il se nomme François HUELLOU et a déjà plusieurs condamnations à son actif. Lire...
20/05/1906 : Maroué. Singulier personnage. La gendarmerie a arrêté un vagabond, nommé Joseph RIOU, cuisinier originaire Kergrist-Moellou, qui a fait le tour du monde et revient en droite ligne de l'Australie où ce malheureux n'a pas fait fortune car il n'avait même pas de chemise au moment de son arrestation. Lire...
26/05/1906 : Violences. Vendredi, pendant que CHARLES Jean-Louis, chiffonnier à Kergrist-Moëllou, allumait sa pipe chez LE MOIGNE au village de Coatruige, plusieurs jeunes gens de ce village ont pris un sac qu'il avait laissé à la porte et qui contenait un pain de 10 livres; à sa sortie de chez LE MOIGNE, il a été terrassé par deux de ces jeunes gens qui lui ont mis de l'argile dans la bouche. Quand il a repris son sac, le pain n'y était plus. Plainte a été déposée la gendarrnerie de Roslrenen. Lire...
19/06/1906 : Incendie. Jeudi matin, vers sept heures, Mme LE BOURSE, ménagère au bourg de Kergrist-Moëllou, s'apercevant que sa maison était remplie de fumée paraissant venir du grenier, alla voir ce qu'il en était. Mais à peine était-elle arrivée au haut de l'échelle qu'elle dut reculer tellement la fumée était épaisse. Mme LE BOURSE donna aussitôt l'alarme et, aidée de quelques personnes, essaya de sauver des meubles mais le feu se propagea avec rapidité et, à neuf heures, tout était brûlé. En voulant sauver du linge, Mme LE BOURSE s'est brûlée le front et la main gauche. On ignore les causes de cet incendie. Ce sinistre cause à la famille LE BOURSE un préjudice de plus de 3.000 fr. et, malheureusement, elle n'est pas assurée. Lire...
06/07/1906 : Coups et blessures. Joseph NICOLAS, cultivateur à Guernévélan en Kergrist-Moëllou, était dans son jardin occupé à aiguiser une faulx, lorsque survint son voisin, François PAMPANAY, fortement pris de boisson, qui lui reprochait que ses enfants avaient défait la couverture en chaume de son écurie. A peine NICOLAS eut-il prononcé une parole que PAMPANAY lui a donné un coup de poing sur la lèvre inférieure, lui faisant une forte coupure. Puis, quand il rentrait chez lui, PAMPANAY lui a encore donné un violent coup de poing sur l'oeil, lui faisant une grave blessure. En frappant NICOLAS, PAMPANAY s'est blessé la main avec la faulx de ce dernier. Plainte a été portée contre PAMPANAY. Lire...
15/09/1906 : Conseil municipal de Carhaix. Avis favorable est donné à une demande du maire de Kergrist-Moëlou qui veut créer deux foires dans sa commune. Lire...
23/10/1906 : Un chasseur d'homme. Mercredi vers 3 heures de l'après-midi, Pierre LE CORVELLER, cultivateur au Petit-Paris en Kergrist-Moëllou, revenait de ses champs. Arrivé dans la cour de sa ferme, il fut très surpris de trouver là Jean LE F... qui avait bu plus que de raison et qui l'attendait avec un fusil chargé, qu'il ne quitte pas souvent d'ailleurs. Ce dernier, voyant que LE CORVELLER ne sortait pas, se tint pendant près d'une demie-heure devant son habitation le menaçant d'un coup de fusil et ajoutant qu'il lui ferait son affaire tôt ou tard. LE CORVELLER, avec toutes les précautions possibles, s'approcha de Le F... et parvint à le disarmer en lui appliquant un coup de poing sur la figure pour le faire lâcher prise. Naturellement, malgré les demandes de Le F..., LE CORVELLER, craignant pour ses jours, garda le fusil et alla porter plainte contre son redoutable agresseur. Lire...
18/01/1907 : Tribunal correctionnel de Guingamp. Ivresse et bris de clôture. Maurice GUILLEMOT, prévenu d'avoir brisé une clôture chez le sieur LE JONCOURT et d'avoir été trouvé sur la voie publique en état d'ivresse, est condamné à un mois de prison et 5 fr. d'amende. Lire...
13/02/1907 : Agression et vol. Dimanche dernier, Louis LE FLOC'H, deumeurant à Saint-Luhin, passait la soirée chez son ami, M. JEGOU, débitant au village du Guillaudet. Après quelques heures passées ensemble, LE FLOC'H quitta son camarade et, à sa sortie vers neuf heures et demie, un individu, qu'il ne put reronnaître, se précipita sur lui, le terrassa et lui enleva une somme de 15 francs qui se trouvait dans une de ses poches. LE FLOC'H a porté plainte. Lire...
19/04/1907 : Assises des Côtes-du-Nord. Assassinat. Depuis plus d'un an le nommé LE CORRE et un voisin, le nommé François DONNIOU, tous deux cultivateurs à Kergrist-Moellou, vivaient en mauvaise intelligence et se disputaient souvent.
Dans la soirée du 27 novembre écoulé, ces deux hommes se prirent de querelle dans le débit tenu par le sieur ROLLAND au village de Saint-Lubin. Vers 9 heures et demie, LE CORRE quitta l'auberge. DONNIOU en sortit deux heures après. A sa sortie, il voulut monter dans sa voiture qu'il avait laissée près de la porte. Mais le cheval avait été détaché et était parti. DONNIOU s'en alla en compagnie de trois autres individus qu'il quitta à l'entrée du chemin qui conduit à sa demeure.
A peine avait-il fait deux cenls mèlres que LE CORRE, qui l'attendait là caché derrière un talus, sortit doucement, fit quelques pas derrière lui et lui asséna par derrière un violent coup de bâton long de deux mètres, qu'il avait dérobé à une barrière d'un champ voisin. Atteint à la tête, DONNIOU tomba à terre sans pousser un cri. Le bâton se cassa par la force du coup. LE CORRE s'acharna sur sa victime qui ne donnait plus signe de vie et ne le quitta que lorsqu'il la crut morte. Il se débarrassa de son bâton en le jetant dans un champ voisin et rentra en hâte chez lui où il se mit à table et mangea sans paraître le moindrement inquiet.
Le lendemain, il vaquait à son ouvrage lorsque les gendarmes vinrent l'interroger. Il nia tout d'abord son crime mais, pressé de questions, il dut faire des aveux déclarant qu'il avait voulu se venger de DONNIOU qui l'avait cité devant le juge de paix de Rostrenen qui le condamna à 20 francs de dommages-intérêts.
M. DONNIOU portait à la tête cinq blessures et une fracture du crâne. La cervelle réduite en bouillie avait jailli de tous côtés. L'accusé LE CORRE est un querelleur, surtout lorsqu'il a bu. L'instruction a établi qu'il était ivre le soir du crime, mais pas au point de ne pas se rendre compte de ses actes. Huit témoins sont entendus.
LE CORRE est condamné à 10 ans de travaux forcés, 3.000 francs de dommages-interêts à la veuve, et à verser 5.000 francs qui seront distribués aux enfants DONNIOU. Lire...
04/07/1907 : Un abonné au violon. Ces jours derniers, Yves LE C..., journalier à Kergrist-Moëllou, pris de boisson, faisait des gestes contraires aux bonnes moeurs devant les passants dans une rue de Saint-Nicolas. Il fut arrêté par des gendarmes qui le conduisirent au violon municipal. Vers huit heures du soir, notre loustic cria à la soif mais en vain. Voyant cela, COGUIEC réussit à briser la porte de sa cellule et à s'esquiver vers un cabaret voisin. Lire...
30/07/1907 : Suicide. Pierre CAMPION, âgé de 70 ans, cultivateur au hameau de Lanhelle, a mis fin à ses jours en se jetant dans le puits de la ferme qu'il habitait. Lire...
06/08/1907 : Acte de courage d'un jeune garçon. Il s'est passé ces jours-ci sur la route de Rostrenen, à Saint-Lubin, un acte de courage qui mérite d'être signalé. Un cheval attelé de la voiture de M. BEAUDOUIN de Kergrist-Moëllou, était parti sans son conducteur et sans bride, puis il s'était emballé. On pouvait craindre quelque accident. Par bonheur, le jeune Jean LE BOURSE, fils du mécanicien de Rostrenen, allant à bicyclette sur la même route, vit le danger. Vite, il quitta sa bicyclette et s'élança hardiment au devant du cheval. Celui-ci eu peur et s'arrêta. Le jeune LE BOURSE le maintint avec l'aide de personnes accourues, et fut le remettre à son propriétaire. Toutes nos félicitations au courageux Rostrenois. Lire...
24/08/1908 : Cyclistes et piétons. M Joseph MOURIC, 58 ans, cultivateur au village de Kerlan en Kergrist-Moëllou, venait ces jours derniers pour affaire à Rostrenen lorsque, vers six heures du soir, il s'arrêta avec ses enfants en face de l'hospice de Rostrenen. Surgirent tout à coup trois cyclistes étrangers à la ville qui, sans avertisseurs et à vive allure, s'engagèrent dans la directin de MOURIC. Violemment heurté par celui qui roulait en tête, le cultivateur s'en alla rouler à terre. Le second cycliste, ne pouvant l'éviter, lui passa sur le corps, puis tous les trois craignant un procès-verbal, s'enfuirent au plus vite sans même s'inquiéter de l'état de MOURIC. Celui-ci, qui porte au nez une plaie contuse et a la jambe fracturée, a porté plainte à la gendarmerie qui recherche activement ces trois individus. Lire...
06/09/1908 : Malveillance. Un incendie dû à la malveillance s'est déclaré mercredi dernier, vers onze heures du soir, dans plusieurs meules de paille situées sur l'aire de la ferme de M. Pierre ROLLAND, agriculteur au village de Saint-Lubin. Environ 5.000 kilogrammes de paille et plusieurs fûts situés au pied des meules ont été la proie des flammes, malgré les secours promptement apportés par tous les habitants du village. Lire...
28/09/1908 : Exploit d'ivrogne. Le 2 août dernier, Yves C., 46 ans, cultivateur demeurant à Kergrist-Moëllou, après nombreuses libations de petits verres, regagnait tant bien que mal le domicile conjugal. En cours de route, il rencontre malheureusement sa voisine, Marie OLLIVIER avec laquelle il vit en mésintelligence à propos d'un puits commun. Yves C., ne voyant que rouge à la vue de Marie OLLIVIER, se munit d un gros caillou pour le jeter dans la direction de celle-ci. Survint alors Jean-Louis LE JAN qui voulut apaiser la colère de l'ivrogne, mais ce dernier tourna sa colère contre son interlocuteur et saisit une faucille, la jeta au hasard blessant LE JAN à la nuque et faisant une déchirure de 25 centimètres dans la blouse. Malgré le magnifique plaidoyer de Me SALAUN, avocat de Yves C., ce dernier récolte 30 francs d'amende. Lire...
Récemment mis en ligne :
21/03/1909 : Foire. II est rappelé aux cultivateurs et marchands que la foire annuelle de Kergrist-Moëlou se tiendra cette année le jeudi. Kergrist étant placé en plein centre d'élevage, les marchands sont certains d'y rencontrer un grand choix d'animaux. Il sera, en outre, mis gratuitement à leur disposition des voitures qui les prendront et les reconduiront aux différents trains à la gare de Rostrenen. A leur arrivée an bourg, un repas leur sera servi dans la Salle de la Mairie. Lire...
30/10/1909 : Est-ce un empoisonnement ? Au village du Croisty, en Kergrist-Moëllou, le 27 octobre, est morte subitement la femme LE BOUDEE, née Augustine GARREC, âgée de 31 ans. Le Docteur BOUCHE, de Rostrenen, appelé, ne put que constater le décès. Le mari, partant pour un repas de grand service à Maël-Carhaix, fit prendre à sa femme, au moment de son départ, un verre de cassis qu'elle trouva excellent ; il lui offrit ensuite, d'une petite bouteille, un autre breuvage, en lui disant qu'il était encore meilleur et que la femme LE YOUDEC but ; son mari quitta ensuite la maison précipitamment pour Maël-Carhaix.
Peu de temps après, elle se sentit indisposée et fit demander à une voisine un morceau de sucre pour faire passer, disait-elle, le mauvais goût qu'elle avait dans la bouche ; elle fit quelques pas dans l'aire à battre se trouvant près de la maison, et on dut aussitôt l'aider à rentrer chez elle ou elle tomba en disant aux personnes présentes : "Dites bien tous que mon mari m'a empoissonnée".
La femme LE YOUDEC jouissait d'une bonne santé, avait une excellente réputation et était très estimée. Le parquet de Guingamp s'est transporté hier à Kergrist-Moëllou. Lire...
31/10/1909 : L'Affaire d'empoisonnement - Arrestation de LE YOUDEC. Après l'enquête du parquet de Guingamp, faite vendredi après-midi, LE YOUDEC, mari de la victime, a été arrêté et conduit sous escorte de la gendarmerie de Rostrenen ; le lendemain matin, il a été dirigé sur Guingamp pour être incarcéré. Il n'a pas encore fait d'aveux et nie formellement avoir empoisonné sa femme.
Le témoignage de sa pefite fille, âgée de 12 ans, et de ses voisins le désignent comme coupable.
Cet homme était très cruel envers sa femme. La petite fiile a avoué avoir vu son père, et cela différentes fois, courir avec une faucille, un couteau et un gros morceau de bois, après sa mère ; la pauvre femme a subi un vrai martyre de la part de son mari, disent également les voisins. L'infortunée allait être mère, ce qui aggrave encore le cas du mari.
L'autopsie a eu lieu le jeudi et a été faite par le Docteur CORSON de Guingamp. LE YOUDEC y a assisté ; le permis d'inhumer a été ensuite délivré et les obsèques ont eu lieu à 'Glomel le vendredi matin.
Les viscères ont été placés dans des bocaux scellés et cachetés pour être soumis à une expertise : le point que l'on recherche actuellement est de savoir quel est le poison qui a pu occasionner une mort aussi vlolente et aussi horrible. Lire...
01/11/1909 : Accident. Jeudi dernier, un accident a eu lieu au passage à niveau de Croisty, en Kergrist, à 5 kilomètres de Rostrenen. M. Jérôme TRUBUIL, cultivateur à Plounévez-Quintin, se rendait à Paule en voiture ; arrivé à ce passage à niveau, le cheval fut effrayé par la sifflet de la locomotive, fit un brusque écart à droite et partit dans la direction de Maël-Carhaix. M. Jérôme TRUBUIL, voyant le danger, sauta de sa voiture, mais il tomba devant sa charrette et se fit des blessures à ta tête et aux jambes ; le cheval et la voiture passèrent dessus M. TRUBUIL, mais sans qu'il eût aucun mal sérieux. Le cheval se détela et partit ; il fut rattrapé par M. Claude ABGRALL, débitant au Croisty, qui le remit à son propriétaire. Lire...
27/11/1909 : L'affaire d'empoisonnement, un fait nouveau. A la suite de propos tenus par diverses personnes, une perquisition a été jugée nécessaire au domicile de LE YOUDEC, prévenu d'avoir empoisonné sa femme. En arrivant à la maison, et voyant sa femme morte depuis quelque temps, il aurait, parait-il, recommandé aux personnes présentes de l'ensevelir au plus tôt ; sa belle-mère s'y opposa en lui parlant de la justice.
En entendant parler de la justice, il alla ausitôt au grenier où il resta assez longtemps ; ce fait nouveau étant arrivé à la connaissance du Parquet, une perquisition a été opérée mercredi dernier, qui a produit des résultats.
Deux papiers ont été touvés cachés dans le grenier de la maison d habitation ; c'étaient deux reconaissances d'une valeur de 2.000 frs laissées en blanc, que LE YOUDEC avait fait faire à sa femme. Pourquoi ? L'enquête, qui continue, l'établira. Lire...
05/12/1909 : L'empoisonnement de Kergrist-Moëllou. Guillaume LE YOUDEC, inculpé d'avoir empoisonné sa femme, a été conduit hier devant M. le Juge d'instruction pour être confronté avec plusieurs témoins. Malgré les preuves accumulées contre lui, il persiste toujours dans son système da dénégations. Lire...
29/03/1910 : L'empoisonnement de Kergrist-Moëllou aux Assises des Côtes-du-Nord. C'est au cours de la prochaine session des Assises des Côtes-du-Nord que sera jugée cette triste affaire qui a eu dans la contrée un si grand retentissement.
Nous donnons ci-dessous à nos lecteurs un récit de ce drame.
Au village de Croisty, en Kergrist-Moëllou, habitait la famille LE YOUDEC, comprenant le père, Guillaume LE YOUDEC, âgé de 42 ans, cultivateur ; la mère, Augustine LE GARREC, 38 ans, et trois enfants ; un quatrième allait bientôt naître.
Cette famille jouissait d'une assez bonne aisance et tout eût été pour le mieux si le père s'était corrigé de ses funestes penchants. LE YOUDEC, en effet, était emporté et brutal envers les siens, et faisait de sa femme un véritable souffre-douleur, lui imposant les plus dures privations et se montrant pour elle d'une exigence sans pareille. Cest ainsi que cette malheureuse était laissée dans le plus complet dénûment, car telle était la parcimonie ou plutôt la méchanceté de LE YOUDEC qu'il allait jusqu'à refuser à son épouse des vêtemnets convenables et une nourriture plus substantielle tout en exigeant qu'elle fournit une somme de travail peu en rapport avec ses forces. Mais là ne se bornaient pas les mauvais traitements, et aux tracasseries journalières venaient s'ajouter les coups, voire même les menaces de mort ; à tel point, parait-il, que pour échapper aux muttiples vexations de son mari, Augustine LE GARREC dut maintes fois quitter en toute hâte le toit conjugal et se réfugier avec ses enfants chez des parents voisins.
Cette situation ne pouvait durer ainsi, et l'on raconte dans le pays qu'il fut un moment question dans le ménage de séparation ou divorce, mais les choses s'arangèrent à cause des siens. Mme LE YOUDEC voulut bien consentir à reprendre la vie commune, toujours plus dure, plus pénible.
II est à remarquer, cependant, que peu de temps avant la scène que nous allons décrire, les relations s'étaient sensiblement améliorées au foyer de LE YOUDEC ; de brutal et grossier qu'il était, le mari était devenu plus affable envers sa femme et l'on n'était pas sans s'étonner d'un si brusque revirement chez un homme de nature aussi violente.
Le Drame . Tout commençait donc à marcher à souhait quand, dans la matinée du 27 octobre dernier, une ménagère du village de Croisty voyait accourir chez elle un des enfants LE YOUDEC qui lui dit "Venez vite chez nous voir notre mère qui est bien malade". La voisine partit aussitôt avec d'autres habitants du village et trouva la pauvre mère en proie à un mal étrange ; ils lui demandèrent ce qu'elle ressentait pour tâcher de lui donner quelque soulagement ; c'est alors qu'elle leur répondit en faisant cette révélation terrible : " Je vais mourir, vous pouvez dire à tout le monde que c'est mon mari qui m'a empoisonnée avant de partir ce matin, il m'a donné à boire quelque chose que j'ignore, auprès un verre de cassis ̃.
Tous cherchèrent à la détourner d'une telle pensée et redoublèrent de soins près de la malade, mais elle répétait sans cesse son accusation.
Bientôt ses souffrances devinrent si aiguës que la malheureuse ne put se tenir assise et tomba sur le sol où elle se tordie en d'horribles convulsions : tous les efforts faits par les témoins de cette scène pénible demeurerèrent totalement inutiles ; Augustine LE GARREC entrait en agonie et bientôt rendait le dernier soupir au milieu des plus épouvantables et plus atroces souffrances.
Pendant ce temps, on était allé bien vite prévenir LE YOUDEC qui était parti le matin pour Maël-Carhaix où il devait assister à un service, mais quand il arriva tout était terminé.
L'arrestation de Guillaume LE YOUDEC. Comme bien l'on pense, la révélation d'Augustine LE GARREC, avant de disparaître, avavit remué profondément tous les assistants ; la gendarmerie de Rostrenen, aussitôt prévenue des faits qui venaient de se passer et la justice avisée fit procéder à l'autopsie du cadavre. Cette autopsie partiquée par le Docteur CORSON, médecin-légiste, démontra que la mort était due aux suites d'une intoxication de tout l'organisme par une manière vénéneuse et l'analyse des substances alimentaires prélevées dans l'estomac permit de découvrir une assez forte proportion de strychine, produit qui est fréquemment employé dans les campagnes pour la destruction des renards et autres animeaux nuisibles.
A la suite d'un interogatoire, Guillaumne LE YOUDEC fut mis en état d'arrestation et écroué à maison d'arrêt de Guingamp.
Malgré les nombreuses charges accumulées contre lui, ce dernier continue de nier énergétiquqment toute participation au drame et veut faire croire à un suicide ; mais en ce cas, on est amené à s'en demander les motifs, et il est tout au moins étrange que le moment choisi fut celui d'une amélioration des rapports entre les époux ; on comprend mal aussi le suiccide après l'accusation formelle d'Augustine LE GARREC, acusation qui prendrait alors les proportions d'une vengeance machiavélique.
L'impartialité nous fait un devoir de ne pas conclure, et le jury des Côtes-du-Nord appréciera. Lire...
17/04/1910 : Le mystère de Kergrist-Moëllou. La deuxième audience s'est continuée par l'audition des témoins qui n'avaient pu être entendus la veille. LE YOUDEC, toujours très correctement vêtu de son costume de paysan de la Cornouaille, parait un peu fatigué. Jean RENAULT, de Kergrist, déclare à la Cour qu'il a vu un jour l'accusé frapper sa femme d'un formidable coup de râteau et lui dire :« Je t'étranglerai puisque tu ne veux pas creuver ». Joseph RENAULT, ancien domestique de LE YOUDEC, accusé par celui-ci d'être devenu l'amant de la victime, proteste avec énergie contre cette accusation que LE YOUDEC renouvella en s'écriant « Si, c'est vrai ! Je les ai surpris plusieurs fois ! ».
Il était brutal pour sa femme ajoute le témoin, et l'injuriait journellement.
Marie LE YOUDEC, âgée de 12 ans, qui a assité aux derniers moments de sa mère, déclare que cette pauvre femme ne cessait de répéter « Vous pouvez dire à tout le monde que c'est mon mari qui m'a empoisonnée ». « II nous mettait souvent à la porte de la maison, le soir, ajoute l'enfant ; nous couchions tous dehors et nous avions toujours la crainte que mon père ne tue ma mère. Il laissait ma mère sans argent, et pour payer le pain que je consommais à l'école, elle était obligée de prendre, en cachette, des pommes de terre pour solder le boulanger ».
Les adieux de la victime. Jean-Louis LE DU, l'un des voisins qui vinrent pour porter secours a la femme LE YOUDEC, fait un récit émotionnant de ses derniers moments : « Elle a souffert atrocement, elle tremblait, se tordait les membres, ses lévres devinrent noires ; elle perdit la vue, nous recommanda ses enfants et, tout en nous faisant ses adieux, ne cessait de répéter que c'était son mari qui l'avait empoissonnée. Elle souffrit ainsi 40 minutes environ avant d'expirer. J'ai vu, dit enfin le témoin, deux verres sur la table ; dans celui qui contenait du liquide rougeâtre, il y avait des mouches mortes ».
Le réquisitoire. Pendant près de deux heures, M. ASTIE, procureur de la République, dissèque avec un soin méticuleux, et beaucoup d'éloquence, toutes les charges qui pèsent sur LE YOUDEC. Ces chargea sont des plus graves et le réquisitoire du ministère public parait produire une grande impression. M. ASTIE laisse aux jurés la responsabilité d'accorder ou non des circonstances atténuantes ; dans le cas de la négative, ce serait la peine de mort.
La défense. Dès les premiers mots prononcés par son défenseur M. SALAUN, avocat du barreau de Guingamp, LE YOUDEC, qui ne s'était pas départi un seul instant d'un impassibilité étonnante, verse quelques larmes.
M. SALAUN plaide, avec une conviction qui parait profonde, l'acquittement de son client. Aussi, semble-t-il désolé lorsque le jury, après quelques minutes de délibération, rapporte un verdict affirmatif mitigé par les circonstances atténuantes.
« Je suis innocent de la mort de ma femme » s'écrie LE YOUDEC. Et cet homme, qui avait donné les marques d'une grande énergie au cours des débats, s'affaisse, anéanti, sur son banc.
La Cour prononce la peine de 20 ans de travaux forcés contre LE YOUDEC. Avant de quitter la salle, LE YOUDEC embrasse M. SALAUN, qui est lui-même très visiblement émotionné. Lire...
07/12/1910 : Mendicité. Joseph AIOU, originaire de Kergrist-Moëlou, déclaré coupable de mendicité, a été condamné à un mois de prison. Lire...
08/06/1911 : Un jeune picpocket. Mardi dernier, Mme LE FOLLEROU, ménagère au Petit-Paris, en Kergrist-Moëllou, se trouvait vers 3 heures de l'après-midi sur la place du Marché de Rostrenen et faisait ses achats, quand elle vit à côté d'elle un petit garçon d'une douzaine d'années environ, qui cherchait à se cacher.
Elle n'y prit pas garde. Ce n'est que quelques instants après, en cherchant son porte-monnaie, qu'elle s'aperçut de sa disparition, en même temps qu'une somme de 33 francs qui était dans la poche de son tablier. Le garde-champêtre, prévenu, se mit à la recherche du gamin. Il le découvrit caché dans un jardin. Après bien des hésitations, il avoua.
C'est un nommé Jean GOSSON, âgé de quatorze ans, demeurant chez son père, à Rostrenen. Depuis très longtemps, de nombreux vols de porte-monnaie étaient comis pendant le marché de Rostrenen, mais on ne pouvait arriver à découvrir les coupables. Le jeune vaurien devait avoir des complices, et il est possible que cette affaire réserve des surprises. En attendant, ce précoce voleur a été arrêté et conduit à la prison de Guingamp. Lire...
12/06/1911 : Une surprise désagréable. Mme SALADIN, débitante à Saint-Lubin, en Kergrist-Moëlou, qui avait tenu un débit sur l'hippodrome de Rostrenen le jour des courses, avait remisé toutes ses liqueurs dans l'écurie, en rentrant le soir ; en même temps, elle avait laissé sa recette dans une petite malle qui se trouvait au fond de la caisse, environ 120 fr. Quelle ne fut pas sa stupéfaction, le lendemain matin, en trouvant ouverte la porte de l'écurie et en constatant la disparition des liqueurs, et aussi de la petite fortune. Comme elle n'a aucun soupçon, elle n'eut plus que la ressource d'aller déposer une plainte à la gendarmerie. Lire...
18/08/1911 : La bonne cachette. Après le départ de son mari, qui était allé faire la moisson à Saint-Servais, Mme LORINQUER, cultivatrice à Garmice en Kergrist-Moellou, quitta à son tour sa demeure pour se rendre chez sa mère, dans une autre commune. Elle n'était pas encore rentrée les jours derniers lorsque revint son mari.
Celui-ci, trouvant la porte fermée, put rentrer chez lui facilement, en se glissant par une ouverture qui se trouve dans cette porte. Dans la maison régnait un grand désordre, tout avait été fouillé.
Aussitôt, il pensa à sa petite fortune, consistant en deux billets de cent francs, qui étaient renfermés dans un livre. Hélas, les 200 francs n'y étaient plus. Une enquête faite par la gendarmerie n'a pas permis de découvrir le coupable qui, on le suppose, avait dû prendre le même chemin que le propriétaire. Lire...
19/11/1911 : Trouvé mort. Le 16 novembre dernier, vers sept heures du matin, le jeune Joseph LE FLECHE, pâtre chez M. HUON, à Moustermeur en Kergrist-Moëlou, passait près d'une mare en face de chez M. LE GLOAN, lorsqu'il aperçut dans l'eau un homme dont la tête émergeait et qui ne donnait plus signe de vie.
Emu par cette découverte, l'enfant courut au village chercher du secours. Quand le corps fut retiré de la mare, on constata que ce n'était plus qu'un cadavre. La mort remontait déjà à la veille.
Il fut reconnu pour être Pierre-Jean GUYADER, âgé de 63 ans, cultivateur, demeurant à Maël-Carhaix. Le malheureux, qui était ivre le 15 au soir, devait passer, pour rentrer chez lui, par un talus à côté de cette mare. Trompé sans doute par l'obscurité, il sera tombé dans l'eau et son pied étant resté accroché à une racine du talus, il n'aura pu se relever. GUYADER était veuf et père de trois enfants. Lire...
La suite bientôt...
Saint-Yves (13ème siècle) :
Saint-Yves, de son vrai nom Yves HELORY, naquit à Minihy-Tréguier (Côtes d'Armor) au Manoir de Kermartin le 13 octobre 1253 (mort le 19 mai 1303, canonisé le 19 mai 1347 par le Pape Clément VI)...
Les Ligueurs (16ème siècle) :
Lorsque le roi Louis XII signa en 1499 le traité d'union entre la Bretagne et la France la veille de son mariage avec Anne de Bretagne, le peuple armoricain, fatigué d'une longue guerre, consentit à accepter le roi pour seigneur...
Le Père Maunoir (1606-1683) :
Julien MAUNOIR (An Tad Mad, "Le Bon Père") est né en 1606 près de Fougères. Nommé professeur au Collège des jésuites de Quimper en 1630, il fréquentait souvent la Chapelle de Ti Mamm Doué ("La maison de la Mère de Dieu") proche de la ville...
Le Papier timbré (17ème siècle) :
Déjà pressurés par Colbert, Ministre du Roi Louis XIV et confrontés à la chute des cours des produits agricoles, les bretons se voient imposer en 1675 le payement du Papier Timbré, le monopole des tabacs et la taxe sur la vaisselle d'étain...
Terrible Guerre 14-18 :
Au cours de la Première Guerre Mondiale, 116 hommes de Kergrist-Moëlou (plus de 10% de la population !) périrent sur les champs de batailles ou des suites des combats. La commune, comme toutes les communes de Bretagne, paya ainsi un très lourd tribut à l'effort de guerre français...
La Forteresse volante (janvier 1944) :
Presque chaque nuit, des vagues de bombardiers survolaient notre région et l'on entendait les déflagrations des bombes, les salves de la Flack allemande et on voyait, vers le sud, en direction de Lorient, le ciel s'enflammer de lueurs d'incendies...