Sources photos ci-dessus : https://fr.wikipedia.org/, https://www.bibert.fr/
Le voyage souvenir d'Euphémia BLYE (22 avril 2013)
Source texte ci-dessous : Article du Télégramme, 23 avril 2013, HERVÉ QUEILLÉ
Il y a 69 ans, un aviateur américain, dont le bombardier venait dêtre abattu, était récupéré par un paysan de Kergrist-Moëlou. Hier, cest avec émotion quEuphemia Blye, la veuve de laviateur, a rencontré le fils du sauveteur : Robert Le Tannou.
Beaucoup démotion, hier (22 avril 2013) à Kergrist-Moëlou, où la veuve de Kenneth O. Blye sest rendue sur les pas de son ex-mari. « Jai beaucoup pleuré au cimetière où est enterré François Le Tannou. Sans cet homme courageux, que serait-il advenu de Kenneth ? », confie lAméricaine qui, malgré ses 90 ans, a tenu à se rendre à lendroit où a été récupéré son époux, en 1944, mais aussi à voir le champ où lavion sest écrasé et, bien entendu, la ferme de François Le Tannou.
« Cétait la guerre en direct. Ce 5 janvier 1944 a marqué à jamais mon existence », se souvient Robert Le Tannou, le fils de lagriculteur qui avait alors 11 ans : « À part la présence de militaires à Maël-Carhaix (22) et les escarmouches avec le maquis voisin, on était loin de la guerre. Mon père allait écouter la BBC dans le village voisin mais les émissions étaient brouillées et nous avions limpression dêtre dans une sorte de round dobservation Ce mercredi-là, nous avons assisté à la guerre en direct, avec deux bombardiers assaillis par des chasseurs. Rapidement, lun des deux avions a été touché et nous avons vu de grandes corolles blanches dans le ciel. Jétais à la fois émerveillé et effrayé dassister à un tel spectacle »
Mais pour son papa, François, pas question de rêver. Demblée, il se dirige vers le parachutiste qui semble atterrir le plus près de sa ferme : « Malgré linterdiction de mon père, nous lui avons emboîté le pas avec ma cousine Phyne. À la sortie dun petit bois, nous avons vu lhomme toucher le sol. Il a vite compris que nous nétions pas des ennemis ». Illico presto, laviateur est équipé de vêtements de paysans puis muni dune fourche et affecté au chargement du fumier dans une charrette. Il restera à la ferme durant dix jours, en compagnie dun autre aviateur, récupéré dans la lande, le lendemain. Pris ensuite en charge par le réseau Shelburne, ils quittent la Bretagne le 27 février 44, dans la cannonière du capitaine Birkin.
Le coup de pouce dinternet :
« Kenneth naimait pas parler de la guerre. En revanche, il nous avait raconté à plusieurs reprises comment il avait été sauvé par les Bretons. Cest pourquoi, je suis heureuse dêtre ici », confie Euphemia. Dautant plus heureuse que cette belle rencontre aurait pu ne jamais se réaliser : « Javais promis à mon père de retrouver les deux aviateurs. Mais cétait un challenge presque perdu davance puisque nous navions pas leur identité et quils avaient quitté la ferme sans, bien entendu, le nom et ladresse de mon père », raconte Robert Le Tannou. Pendant quinze ans, ce retraité dEsso, vivant aujourdhui en Gironde, multiplie les recherches. François décède en 99. Robert est sur le point de baisser les bras quand, au début des années 2000, internet vient à sa rescousse. Il entre en contact avec lAfees, lassociation regroupant des aviateurs rescapés.
Par chance, son président nest autre que Ralph Patton, le copilote du bombardier tombé à Kergrist-Moëlou : « Il ma appris que Kenneth O. Blye ainsi que lautre aviateur que nous avions hébergé étaient morts mais il avait ladresse de la veuve du premier. Je lui ai donc écrit.
« Javais peur de prendre lavion ! » :
« Quand jai reçu cette lettre, cela a été un immense choc mais aussi un grand bonheur », souligne Euphemia. «Mais pour moi, pas question daller en Europe car javais peur de prendre lavion ! ». Mais la promesse de James, son fils, désormais à la retraite et de sa belle-fille, Mary, de laccompagner, lincitent à sauter le pas. « On aurait dû le faire avant », confient les Américains, conquis par la Bretagne et ses vieilles pierres - « Wonderfull, on ne connaît pas ça chez nous à Rochester (près de New York) » - mais aussi par laccueil dun Kergist-Moëlou où il flottait un petit air dAmérique avec le drapeau et le Stetson de Richie Lavelot, originaire de Maël-Carhaix et revenu au pays après 40 ans comme maître dHôtel à New York, témoin, quant à lui, de la chute du second bombardier, le 5 janvier 44, à Maël-Carhaix. Un autre retour aux sources...
Kenneth O. Blye est décédé en 1999
Source texte ci-dessous : Article du Ouest France, 4 avril 2013
Photo : Kenneth O.Blye et son épouse Euphémia
Il retrouve la veuve du soldat sauvé par son père Durant la Seconde Guerre mondiale. François Le Tanou sauva la vie d'un aviateur américain. Soixante-neuf ans après, son fils, de Maël-Carhaix (Côtes-d'Armor), s'apprête à accueillir la veuve du soldat.
« J'avais promis à mon père que je ferai tout pour les retrouver », lance Robert Le Tanou, avec émotion. Ce Maël-Carhaisien attend dorénavant la fin du mois d'avril avec un certain empressement. Du 17 au 24, il accueillera Faye O.Blye, 90 ans, veuve d'un aviateur de guerre américain, sauvé par son père.
Les faits remontent au 5 janvier 1944. Robert a 11 ans. La scène se passe dans le ciel du bocage du centre Bretagne. Des stukas allemands prennent en chasse un avion américain. L'appareil de la 8 th Air Force est sur le point de se crasher, à un kilomètre de la ferme familiale.
« C'était pour moi quelque chose d'extraordinaire, comme un extraterrestre tombé du ciel, se souvient Robert, comme si c'était hier. Ce jour-là, j'étais rentré à la ferme paternelle à cause d'une épidémie de grippe à l'école. Nous étions en train de prendre le repas du midi lorsque nous avons entendu passer une escadrille d'avions. Par curiosité, et avec espoir, nous sommes sortis, lorsque nous avons aperçu un avion détaché d'un bombardier, attaqué par des avions allemands venant de Lorient. »
François Le Tanou, papa de Robert, se précipite pour porter secours à l'aviateur abattu. « Mon père m'avait demandé de ne pas le suivre, mais je ne l'ai pas écouté. J'avais des sabots de bois que je perdais dans ma course, à travers les ornières gelées. J'ai vu un premier parachute s'ouvrir sous le beau ciel bleu d'hiver, émerveillé et effrayé à la fois. L'Américain était indemne. Il a levé les bras en signe de reddition, avant de comprendre que nous n'étions pas des ennemis mais des alliés. »
Son père décide alors de le cacher durant dix jours. Puis il fut confié au réseau Shelburne, jusqu'à la ville de Plouha (en Côtes du Nord à l'époque), où il monta à bord d'une canonnière anglaise. Pour l'anecdote, elle était pilotée par le père de la chanteuse... Jane Birkin !
Plus de soixante ans après, Robert veut retrouver celui qui a marqué son enfance. Il entame des recherches. Mais l'homme est décédé depuis. C'est l'adresse de sa femme qu'il récupère, à Avon, dans l'État de New York. Le Breton commence alors une correspondance émouvante et inattendue avec la veuve de l'aviateur, Faye O.Blye. De cette histoire est né un roman, intitulé Le ciel était si bleu... 5 janvier 1944, paru en 2010, mêlant fiction et faits historiques.
Soixante-neuf ans après l'événement, la veuve américaine accepte de faire le voyage jusqu'en France. Le pèlerinage débutera à Mérignac, mission de l'escadrille, en passant par les communes de Maël-Carhaix et Kergrist-Moëlou, en Côtes-d'Armor, pour se terminer à Plouha.
Autre article ci-dessous dans le journal Sud Ouest par Xavier Sota : http://www.sudouest.fr
Ce
ne seront pas des retrouvailles. Ses invités, Robert Le Tanou ne les a
jamais vus. Jeudi prochain, il les attendra à laéroport de
Mérignac. Il lui aura fallu de lobstination pour vivre ce moment.
Des dizaines dannées à retrouver une trace pour enfin leur
montrer les lieux où leurs histoires rejoignent la grande. Eux, ce sont
la veuve et le fils de Kenneth OBlye, opérateur radio dun bombardier
de lUS Air Force. « Le visiteur du ciel », comme la surnommé
Robert Le Tanou.
La première fois quil la aperçu,
le 5 janvier 1944, il avait 11 ans. Dans un vaste ciel bleu breton, Kenneth était
suspendu à son parachute.
Bombardier :
« On venait de terminer notre repas du midi. On a entendu des bruits davion. Ce bruit, en 1944, cétait un signe despoir. Derrière lescadrille, on apercevait un bombardier un peu à la traîne, pris en chasse par les stukas allemands. Il était touché. Jai vu ces corolles se déployer dans le ciel, cétaient des parachutes. On a traversé le bois à côté de chez nous. En arrivant sur la lande, on a vu le parachutiste se poser à quelques mètres de nous. »
Limage le marquera à vie. Quatre membres de léquipage laissent leur vie dans ce crash. Avec son père, ils conduisent le soldat US dans leur ferme pour le cacher. Le bombardier du sergent OBlye était sur le chemin du retour. Il avait décollé le matin dAngleterre pour venir bombarder laérodrome de Mérignac et la base sous-marine de Bacalan. Puis il sest fait cueillir par la défense allemande. Tous nont pas eu la chance de Kenneth : « Pour mon père, cela ne faisait aucun doute, il était évident quil fallait cacher ce soldat. Je me souviens avoir eu peur, peur que les Allemands le découvrent. Pour ce genre de chose, la sanction était la mort ».
Deux jours plus tard, un voisin arrivera avec un second rescapé du crash : « Ils passeront dix jours chez nous, cachés. Mon père avait pris contact avec le médecin du village qui était proche de la Résistance ». Lopération dexfiltration est rapidement montée. Une nuit, les deux aviateurs seront conduits jusquà un point de rendez-vous. Là, les deux soldats seront sur une canonnière anglaise, alors commandée par le père de Jane Birkin. « Je ne parlais pas anglais, nous navons pas trop communiqué, mais cet épisode ma profondément marqué »...
La grâce dInternet :
Souvenir ravivé par les courriers de remerciement adressés par le président Eisenhower ou Reagan. « Jai passé des années à vouloir retrouver les acteurs de cette histoire », explique Robert Le Tanou. Des recherches longtemps infructueuses qui, par la grâce dInternet, connaissent un heureux épilogue au début des années 2000. « Par bonheur, le président de lAir Forces Escape and Evasion Society était le copilote de lavion abattu. Jai pu retrouver la trace de Kenneth et de sa famille. Il mest apparu évident que nous devions nous rencontrer pour saluer la mémoire de Kenneth et celle de mon père. »
Pour aller plus loin :
Liste de l'équipage du B-17 Fortress abattu le 5 Janvier 1944 au lieu dit Petit-Paris en Kergrist-Moëlou sur le site http://francecrashes39-45.net
François LE GUERNE :
François LE GUERNE (ou LEGUERNE) voit le jour le 5 janvier 1725 à Kergrist-Moëlou. C'est parents étaient Yves LE GUERNE et Louise LE CAER. Formé au Séminaire du Saint-Esprit à Paris, il entre ensuite au séminaire des Missions étrangères, puis arrive à Québec au début de l'été de 1750...
Jean LE COROLER :
Il semble qu'au milieu du 18ème siècle, plusieurs kergristois quittèrent leur Basse Bretagne natale pour s'exiler au Québec avant la conquête anglaise de 1760. Ainsi, retrouve t'on la trace en 1749 au Québec de Jean LE COROLER (COROLAIRE) qui traverse également l'atlantique...
Voyage d'Euphémia BLYE :
Il y a 69 ans, un aviateur américain, dont le bombardier venait dêtre abattu, était récupéré par un paysan de Kergrist-Moëlou. Hier, cest avec émotion quEuphemia Blye, la veuve de laviateur, a rencontré le fils du sauveteur : Robert Le Tannou...
Autres personnes connues... :
Toussaint LE GARREC, Joseph LE CAM, René JEGOU, Pierre LE GLOAN, Guillauame LE CARROFF, Hélène LE CHEVALIER, Gilbert LE GOFF, Jean HAMON, Frédéric LE BOHOMME, Arsène COZLIN, Michel LE MILINAIRE, Joseph LEC'HVIEN...